GNU, Linux, BSD

Mythologie et folklore de l'opensource

Grands noms et origines de systèmes populaires apparentés UNIX

Linus Torvalds lança Linux — qu'il voulait alors nommer Phreax, en référence à ‘freedom’ (liberté), ‘freak’ (bizarro), et au X de UNIX (reminiscent des phone freaks, ancêtres des hackers) — au début des années 90 quand il était étudiant à l'Université de Helsinki, en guise de projet du fait qu'il n'avait pas assez de moyens pour se procurer une version licenciée de UNIX. La rumeur circule également qu'il l'aurait conçue pour apprendre en autodidacte le fonctionnement et les standards d'UNIX, ou pour enseigner à d'autres étudiants.

Les BSD1 sont “dans la droite lignée d'UNIX” (selon les termes d'Eric Raymond) : ils ont évolué à partir du code de l'UNIX originel, confectionné en 1970 au sein des laboratoires de l'entreprise Bell pour l'Association Américaine des Télégraphes et des Télécommunications (AT&T, le France Télécom américain) mobilisant des efforts de la Recherche universitaire2. Mais l'épopée se conclut par un conflit lors duquel AT&T traîna les universitaires en justice pour avoir utilisé et distribué gratuitement des copies d'un code qu'AT&T considérait être leur propriété à part entière.

Ceci marqua la division initiale des branches de développement de BSD en diverses factions. 386BSD était maintenu par le couple Jolitz. Simultanément, un serveur FTP pour 4.2BSD était maintenu par une communauté d'utilisateurs connectés où chacun pouvait appliquer son code et ses patches. Plus tardivement ce dernier projet prit la forme de FreeBSD, tandis que Theo de Raadt et d'autres furent rebutés par une relative absence d'organisation qu'ils jugèrent trop anarchique et entamèrent leur propre fork ‘NetBSD’ en 1993. En véritable visionnaire, ce fut Theo qui proposa le nom, suggérant que “l'internet prendra de l'importance dans les années à venir” ... mais il en fut exclu pour manque de courtoisie sur les listes de diffusion. Voyant son accès aux sources révoqué, il engagea une mutinerie en forkant le projet pour donner naissance à OpenBSD – le nom est lié à la volonté de garantir à tous l'accès en lecture aux sources du projet — lorsqu'il fut rejoint par d'autres anciens pour former une équipe où il tient encore aujourd'hui le rôle d'ultime décisionnaire en tant que “dictateur bienveillant.”

En même temps à l'autre bout des USA, au MIT (Massachusetts Institute of Technology), Richard Stallman achevait la conception d'un environnement utilisateur pour les besoins de son projet GNU3, dont en revanche le noyau se faisait attendre. La légende hacker dit que la raison pour laquelle il avait auparavant donné naissance au concept d'open source – spécifiquement free software ou logiciel libre — dont il est encore aujourd'hui le chantre principal ; est qu'il se trouva incapable de réparer une malfonction sur l'imprimante de son propre labo étant donné que son fournisseur ne l'accompagnait pas du code source. Le développement du noyau Hurd se voyant de plus en plus retardé, il saisit l'opportunité offerte par la communauté Linux et nous avons aujourd'hui le système d'exploitation GNU/Linux.

Présentement (2022) il y a trois principales versions des systèmes d'exploitation BSD, dont les particularités d'application sont illustrées par leurs devises respectives :

1 Berkeley Software Distribution (Distribution Logicielle de Berkeley), originaire du Berkeley Science Department (Bureau de Science de Berkeley), et une onomatopée pour Beastie, la mascotte de BSD
2 Maintenant partis pour Plan 9 et Inferno
3 Acronyme récursif de “GNU n'est pas UNIX”